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L’UMP ou la parole sinistrée

En 2005, Nicolas Sarkozy entame sa marche victorieuse vers l’Elysée par un mot qui fera date, le « Kärcher » ; en 2010, le plus emblématique de ses porte-parole, Frédéric Lefebvre, compare les accusations de la presse contre les époux Woerth à un « viol collectif ». Difficile de ne pas voir dans ces deux expressions un saisissant résumé de ce qu’est le sarkozysme, une droite de la parole, à tous les sens du terme ; une droite qui parle plus qu’elle n’agit, en particulier dans le domaine de la sécurité, comme on le voit un peu plus chaque jour ; une droite qui instrumentalise la parole comme instrument de pouvoir, la tordant s’il le faut jusqu’à l’absurde.

Un résumé qui révèle aussi une évolution. Si les mots de Nicolas Sarkozy participent sans doute de sa victoire en 2007, c’est parce qu’ils incarnent alors un franc-parler et une rupture ( !) avec ce qui était perçu comme une certaine langue de bois politicienne. Usage de termes choc ou issus du langage populaire, et rarement entendus dans la sphère publique (le Kärcher, les – et non plus la – racailles) ; utilisation « décomplexée » de thématiques tabou dans les grands partis de gouvernement (le lien immigration-identité nationale) ; élévation au rang de pensée politique de propos tenant plus de la brève de comptoir (le “travailler plus pour gagner plus”, la pédophilie qui serait génétique). La parole de Nicolas Sarkozy produisait alors un singulier effet de réel dans un milieu politique quelque peu sclérosé. Le procédé n’était certes pas neuf – en termes de brutalité langagière notamment, la frange dure des Républicains américains, Poutine, ou Berlusconi n’ont pas beaucoup de leçons à recevoir – mais il était alors plutôt limité en France aux extrêmes, et l’adoption de cette langue par un responsable politique incarnant par ailleurs une dynamique de changement et de réforme a probablement largement contribué à la victoire de mai 2007.

Cette stratégie lexicale porte néanmoins un risque permanent : se laisser emporter par la facilité des formules-choc, jusqu’à perdre de vue le réel, celui-là même qu’elles révélaient ou feignaient de révéler. Si le Kärcher fait date, en bien ou en mal, c’est parce qu’il colle de près à l’exaspération et la peur provoquées chez les Français par les violences des banlieues. Si le « travailler plus pour gagner plus » marque, c’est à la fois parce qu’il joue sur le besoin d’argent et parce qu’il promet de rétablir une forme de justice. En revanche, quand une UMP aux abois agonit d’injures ses opposants (on se souvient de « l’humanité de bigorneau » de Ségolène Royal selon Christian Estrosi, ou plus récemment des commentaires sur son « comportement délirant » par Dominique Paillé), ou quand elle met en place un nuage de fumée sémantique pour couvrir son trésorier (les éléments de langage largement repris sur la comparaison entre la presse française d’aujourd’hui et les méthodes fascistes des années 30), elle pervertit progressivement la parole politique, en la mettant en situation de rupture avec le réel, bien plus que ne l’est finalement la « langue de bois » classiquement décriée.

Rupture, mais rupture paradoxale, car elle ne signifie pas pour autant une victoire communicationnelle de l’opposition. Les outrances lexicales des porte-flingue du président (lui-même s’étant désormais retiré dans une prudente sobriété verbale) sont calibrées pour faire le buzz, occuper les unes de journaux et polariser les commentaires, fussent-ils critiques. Elles font passer pour bien pâles les contre-argumentations de l’opposition, qui n’a finalement été audible, ces dernières années, que sur la question du bouclier fiscal, cible d’un tir de barrage permanent qui a bien porté ses fruits. Celle-ci est mise devant un choix difficile : ou bien se laisser entraîner dans une escalade verbale dont elle ne sortira pas vainqueur (on se souvient de Benoit Hamon et de son « ministre consommateur », ou de Jean-Christophe Cambadélis tentant lui aussi la comparaison avec les années 30), et contribuer au dégoût des Français pour la politique ; ou bien rester sur un mode plus sobre, mais jusqu’ici assez inaudible.

En réalité, l’escalade à laquelle se livre elle-même l’UMP, et qui s’intensifie actuellement avec un Frédéric Lefebvre toujours à l’avant-garde (son « J’accuse » assimilant Eric Woerth au capitaine Dreyfus, et le fameux « viol collectif »), est une voie sans issue qui s’apparente à une stratégie de la terre brûlée. C’est une chose de jouer sur des analogies délirantes, mais qui reposent encore sur un faible élément de comparaison (Eric Woerth serait injustement lynché, comme l’a été Dreyfus) ; c’est tout autre chose de présenter des comparaisons ne reposant sur rien, si ce n’est sur le caractère énorme et inadmissible de l’image. Le « viol collectif » est à la fois une tentative d’évoquer les fantasmes sur les banlieues, et une façon de déréaliser totalement le débat, pour anesthésier la capacité de raisonnement de l’auditoire. Tout vaut tout : une tournante, un hypothétique acharnement médiatique. Tout vaut tout, donc plus rien n’a de valeur. Il n’y a plus de bien, de mal, de juste, d’injuste, simplement un magma de faits dont on ne sait plus ce qu’il faut penser. On ne peut rien répondre de sensé à des propos aussi scandaleux ; soit on se tait, soit on nourrit la machine à absurdité, et c’est bien le débat public qui est la première victime. Dans tous les cas, il y a fort à parier que cette dérive ne nourrit nullement l’opposition, mais en premier lieu l’abstention, tant elle décrédibilise la sphère politique même.

En 2012, il n’y aura pas que les services publics et le budget de l’Etat qui seront exsangues. Avec deux dernières années de mandat qui risquent d’être tout aussi électriques, avec des porte-parole qui seront donc encore plus aux abois, et n’auront aucune raison de baisser le ton, c’est une parole politique complètement sinistrée qui risque d’être l’héritage de cette présidence Sarkozy. Usée et abusée par le candidat puis par l’hyperprésident, tordue dans tous les sens et vidée de sa substance par sa garde rapprochée, elle offrira un double défi à la gauche : d’une part, incarner une parole réhabilitée, responsable, renouant avec le régime de la raison ; d’autre part, parvenir à se faire entendre, c’est-à-dire à triompher du poids des mots de l’UMP, et du brouillage du sens et du son qu’ils occasionnent.

Romain Pigenel

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16 Comments

  1. Nicolas wrote:

    Pas gagné…

    Lundi, juillet 26, 2010 at 13:53 | Permalink
  2. Romain wrote:

    Ben non.

    Lundi, juillet 26, 2010 at 14:31 | Permalink
  3. Edmond wrote:

    Bien entendu complètement d’accord avec ton billet qui pose beaucoup de questions et nous laisse perplexe sur les réponses.

    Je m’en autorise une cependant : la guerre sémantique n’est peut-être pas perdue. L’heure est à la formule? alors retrouvons celles qui ont fait la gloire des périodes de révolte solidaires, sociales, salutaires… Elles n’étaient ni vulgaires, ni populistes; elles se nourrissaient juste de la vie quotidienne ici de millions de morts de faim ou de justice, là de millions d’exploités, ici encore de millions de résignés…mais ces formules ne stagnaient pas dans le caniveau, elles élevaient les mots qui les constituaient, elles prenaient racine dans les ventres et visaient les coeurs; quelquefois cinglantes, humoristiques, sarcastiques, quelquefois bon enfant… elles permettaient à la volonté de se grandir, à l’espoir de voir le jour….et elles se sont souvent traduites réellement par du concret.

    Le verbe est ce qui reste quand le cynisme occupe la pouvoir…et ce n’est pas une arme de second choix.

    Je crois beaucoup à la parole, à la tradition orale, au bouche à oreilles…si tant est que l’on en reste pas au comptoir (cependant révélateur à bien des égards).

    Bref ton billet me convainc un peu plus à reformuler, à travailler sur le “dire”, sur le “traduire le ressenti en mots”. Est-ce un risque? certainement…mais il faut reprendre la parole!…

    Lundi, juillet 26, 2010 at 15:37 | Permalink
  4. estelle92 wrote:

    Oui, un très bon billet, qui pose de bonnes questions mais n’augure rien de bon pour 2012, me semble-t-il.

    Lundi, juillet 26, 2010 at 18:50 | Permalink
  5. Intéressante analyse.
    Je tweete le billet.

    Lundi, juillet 26, 2010 at 19:23 | Permalink
  6. Romain wrote:

    @Estelle92 + L’Hérétique : merci !
    @Edmond : je crois comme toi que le travail sur les mots est au cœur de la politique. On ne le sait/fait plus assez à gauche. Que le seul nouveau concept que l’on propose soit un terme anglais mal traduit, mal compris – le care – en dit très long.

    Mardi, juillet 27, 2010 at 15:21 | Permalink
  7. El Fredo wrote:

    Toujours très pertinent, bravo.

    Ça fait un certain temps que je fais le pronostic suivant : une réélection de Sarkozy en 2012, sur fond d’abstention record due à l’absence de candidat crédible à gauche (DSK) et d’un dégoût généralisé pour la politique, suivi d’une victoire de l’opposition aux législatives, les électeurs (y compris de droite) ne voulant pas prolonger l’expérience UMP pour 15 ans. Sarkozy réélu par défaut à la présidence serait condamné à un quinquennat de cohabitation.

    Mardi, juillet 27, 2010 at 22:35 | Permalink
  8. Romain wrote:

    Une victoire aux législatives dans cette configuration n’est jamais arrivée … Grâce à l’inversion du calendrier (merci Jospin !), c’est une voie quasiment impossible à emprunter. Mais sait-on jamais ?

    Mercredi, juillet 28, 2010 at 0:05 | Permalink
  9. luc nemeth wrote:

    comme toujours lorsqu’il y a abus de langage c’est bien rare, qu’il n’y ait pas d’effet-boomerang. Ainsi par exemple à propos de la séance de sarkobranlette prévue ce jour à 17 heures et qui se veut consacrée aux “problèmes que posent les comportements de certains” : on imagine mal une formule plus cruelle, à l’égard du chef-de-la-bande et de la fine équipe.

    Mercredi, juillet 28, 2010 at 13:05 | Permalink
  10. Romain wrote:

    Bien vu :-)

    Mercredi, juillet 28, 2010 at 15:37 | Permalink
  11. Excellent billet.
    Il ne faut pas avoir peur des mots et des formules. La bourde de Ségolène sur la muraille de chine est devenue une sorte de jeux collectif à “inventer” des suffixes en “ude”; la complètude quoi….

    Mercredi, juillet 28, 2010 at 22:22 | Permalink
  12. Romain wrote:

    La preuve, on en parle encore !

    Jeudi, juillet 29, 2010 at 8:16 | Permalink
  13. ln wrote:

    Loréal Allain pose un problème essentiel (en rapport, avec le point de départ de l’article), en faisant allusion à Ségolène. En effet les trouvailles langagières du fascistoïde-nabot ne cassent pas trois pattes à un canard laqué : et de ce point, de vue son super-mentor Jacques Chirac était autrement plus habile ! L’essentiel de sa force (sans guillemets, hélas) lui vient de ce que ses saillies racistes restent pour l’essentiel, sans réponse -si ce n’est sur Internet, mais sur des sites dont le contenu n’arrive pas même à son électorat.
    Qu’il s’agisse par exemple du “kärcher”, sic, ou de la “racaille”, resic : il est clair qu’il n’aurait pas longtemps résisté à l’humiliation qui lui était due, si la gôche avait ici fait son travail. Mais précisément : la gôche (cad. à l’époque principalement, Ségolène, mais pas seulement elle) pète-de-trouille, à la seule perspective de perdre les voix d’un seul électeur raciste !
    Et de ce point de vue on assiste, à plus d’un siècle d’écart, à un sinisytre et lointain remake de ce qui s’était passé au moment de l’affaire Dreyfus : où contrairement à ce que racontent les menteurs-de service des “études jaurésiennes” qui de longue date ont pris le contrôle de ce secteur de la recherche, le Parti socialiste avait pris grand soin, jusqu’aux législatives de mai 1898, de ne rien faire qui puisse lui faire perdre les voix des électeurs antisémites.

    Jeudi, juillet 29, 2010 at 12:11 | Permalink
  14. (suite) wrote:

    un autre mentor langagier du triste sbire, en dehors bien sûr de tous ces “conseillers” qui se dandinent aux frais du contribuable, n’est autre que… Le Pen ; non, pour ce qui est des contenus, mais pour ce qui est d’une spécialité bien de chez nous : le petit jeu du je-l’ai-dit-mais-je-l’ai-pas-dit.
    Ainsi par exemple à propos de la nationalité française, dont l’intéressé a déclaré vouloir qu’elle soit retirée à toute personne d’origine étrangère qui aurait “volontairement porté atteinte à la vie d’un fonctionnaire de police (etc. etc.)” : or c’est là et à la virgule près la phraséologie qui avait été utilisée par… les partisans attardés de la peine de mort.

    Vendredi, août 6, 2010 at 11:09 | Permalink
  15. (FIN) wrote:

    1) la notion de “trouvaille langagière” est déjà en soi, discutable, appliquée à l’intéressé. En effet une trouvaille reste ensuite durablement attachée à son auteur. Ainsi on peut difficilement penser à l’escroc Jacques C. sans aussitôt l’associer aux accusations ABRACADABRANTESQUES, ou à celles qui font PSCHITT. Mais le problème (sans guillemets) du triste sbire est presque inverse : c’est celui qui consiste à donner l’impression de se… renouveler, et de “tenir” ainsi jusqu’en 2012.
    2) mon point de vue est que la meilleure trouvaille du personnage et de ceux qui le conseillent, sur le terrain de la communication-sic, n’aura pas été langagière mais “visuelle”. Il s’est agi de celle qui aura consisté à s’afficher avec Carla B. et ce, à un moment où l’épisode Cecilia commençait à le placer en situation délicate, du point de vue de son image de marque (auprès du public un peu macho auquel il s’adresse en priorité).
    3) si on veut à tout prix trouver des trouvailles langagières c’est plutôt du côté de la canaille journalistique qu’il faut les chercher, à commencer par l’utilisation systématique du mot… “polémique”, sitôt qu’apparaît ce qui risquerait de faire du tort au pôv’ chéri ou à sa fine équipe. Mais, dans une polémique : le point de vue de chacune des parties en présence est a priori également valable ! D’autre part la polémique c’est par définition, ce qui est un peu vain. Et du même coup le téléspectateur retourne se réfugier du côté du réel et du sérieux, c’est à dire du côté de : Sar-ko-zy (et de tout ce qui l’entoure).

    Jeudi, septembre 16, 2010 at 10:26 | Permalink
  16. CLAUDE N. wrote:

    En 2005, les Français ont eu les candidats qu’ils méritaient : un arrogant petit personnage qui allait bouffer la lune… et qui n’a rien bouffé du tout ! et une gigolette incontrôlable promettant tout et son contraire.
    Une confrontation Dupont-Aignan – Emmanuelli, un vrai gaulliste et un vrai socialiste (du moins je l’espère), cela aurait eu une autre tenue, avec d’autres objectifs.
    Mais on a eu droit à de la télé-réalité avec Nicolas et Ségolène. Ils sont le reflet d’une époque où les “politiques” sont sans aucun idéal ni idées., et sont les marionnettes du monde économique (les banksters), avec les conséquences fâcheuses que l’on sait.

    Mardi, décembre 14, 2010 at 18:18 | Permalink

15 Trackbacks/Pingbacks

  1. Romain Pigenel on Lundi, juillet 26, 2010 at 11:34

    [Variae] L’UMP ou la parole sinistrée http://tinyurl.com/35p3z7l

  2. Margot on Lundi, juillet 26, 2010 at 11:38

    RT @Romain_Pigenel [Variae] L’UMP ou la parole sinistrée http://tinyurl.com/35p3z7l

  3. betapolitique.fr on Mercredi, juillet 28, 2010 at 4:57

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  4. Denis Fruneau on Mercredi, juillet 28, 2010 at 4:57

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  5. Alain Koenig Ortoli on Mercredi, juillet 28, 2010 at 5:03

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  15. [...] que la campagne de 2012 sera sale et boueuse. Comme je l’avais déjà noté il y a un an au sujet de Frédéric Lefebvre, la parole politique prend ici une fonction particulière, semblable au trolling sur Internet, [...]

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