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Martine Aubry, récidive numérique

On peut faire des reproches à Martine Aubry, mais force est de lui reconnaître une certaine ténacité. Bien qu’entretenant des relations que l’on qualifiera de fluctuantes, si ce n’est d’hésitantes, avec le monde numérique et les NTIC (qui ont pour particularité de lui avoir à la fois servi de démarrage de campagne et de première grosse sortie de piste, au sujet des réseaux sociaux), elle a organisé, ce mardi, une rencontre avec des journalistes spécialistes de ces sujets. De cette discussion a émergé une proposition fortement commentée et reprise : celle – je parle avec prudence, tout cela n’étant pas très clair – de dépénaliser le téléchargement « illégal » de musique et d’autres contenus culturels, en échange d’un prélèvement d’un euro supplémentaire sur l’abonnement de tous les internautes (« téléchargeurs » ou non). La dépénalisation ne concerne apparemment que les échanges en peer-to-peer, et ce projet exclut donc de sa générosité les sites de stockage d’œuvres piratées, type Pirate Bay. Que servira à financer cette « contribution individuelle à la création » de un euro ? Là les choses sont floues : rien n’en est vraiment dit sur le site de Martine Aubry ; selon le journaliste du NouvelObs, la contribution sera reversée « aux gestionnaires des droits d’auteur dans le cadre d’une aide à la création » ; sur 20 Minutes, on nous parle de financer les droits d’auteur et l’aide à la création, de façon distincte ; selon OWNI rapportant les propos de Christian Paul, tout cela sera élaboré, dans le détail, « step by step ».

 

Soit. Mais à la lecture de cette ébauche de système, quelques remarques me viennent immédiatement à l’esprit.

La première, c’est que le terme de « dépénalisation », s’il est bien confirmé et assumé par la suite par Martine Aubry, est aussi spectaculaire que peu approprié. Il n’a pas été choisi par hasard : il me semble évident qu’il constitue un clin d’œil vers une autre dépénalisation, celle du cannabis (à quelle question, si ce n’est à celle-là, associe-t-on couramment le concept de dépénalisation?). J’imagine qu’il s’agit ici de ratisser large du côté des djeunes cool, ou fantasmés comme tels, et d’assumer un certain libéralisme de mœurs. Pourquoi pas ? Sauf que le parallèle ainsi induit est inopérant. Dans le cas de la dépénalisation du cannabis – et de sa suite logique, la légalisation – on parle de faire progressivement entrer dans le droit commun une économie parallèle qui produit des richesses (le système producteur-acheteur de cannabis). L’illégalité du marché du cannabis est d’abord liée à l’illégalité du produit, et non à la nature des transactions auxquelles il donne lieu. Le problème du téléchargement illégal est exactement inverse : la musique téléchargée est bien légale (sauf peut-être s’il s’agit de hip hop et que l’UMP est au pouvoir …), mais c’est la « transaction » – la copie illicite et son recel – qui pose problème. On ne peut donc en aucun cas comparer les deux problématiques, et si c’est dans ce but que le terme de « dépénalisation » a été choisi, alors il y a, si l’on peut dire, tromperie sur la marchandise.

Deuxième remarque, quant aux implications philosophiques d’une telle proposition. Elle constitue de facto une énorme brèche dans notre concept de propriété, une brèche dont les conséquences dépassent sans doute de très loin les intentions de la candidate. Si je suis son raisonnement, il ne s’agit pas de faire payer un abonnement à tous les internautes en échange d’un accès illimité et formalisé à des bibliothèques de médias prévues à cet effet, mais bien d’exiger d’eux un dédommagement à l’égard des copies illégales qu’on les soupçonne de faire. Si dans la pratique la différence est tenue, elle est conceptuellement majeure. Nous avons un responsable politique qui nous dit : peu importe que vous copiez sur votre smartphone ou sur votre PC le dernier single de DJ Truc sans rétribuer DJ Truc et contre sa volonté ; mais pour vous punir quand même un peu, je vais vous taxer. Et d’ailleurs, il vaudrait mieux que vous piratiez DJ Truc car dans tous les cas, que vous le fassiez ou non, vous serez taxé ! Soit le gravage dans le marbre d’une sorte de zone grise où l’on considère que du moment que vous créez une œuvre qui peut être dupliquée, alors elle appartient de facto à tout le monde, que vous le vouliez ou non, et sans que cela soit légal puisque l’on parle seulement de dépénalisation.

Troisième remarque, quant aux bénéficiaires de la taxe d’un ou deux euros. C’est finalement le point le plus important et il est dommage que l’on n’ait pas plus de précisions à son sujet. Alors construisons à partir des bribes que j’ai déjà signalées. Commençons par le versant « reversement aux gestionnaires de droits d’auteur ». Cela pose la question du reversement consécutif aux ayant-droits. Avec quel processus de répartition ? Le plus logique serait de le rendre proportionnel au téléchargement effectif de leurs œuvres. Mais comment arriver à déterminer cette proportion, sans se livrer à un flicage des internautes pire qu’HADOPI ?

Le volet « aide à la création » n’est pas plus simple à imaginer. Admettons que l’argent de la taxe serve à financer le Ministère de la Culture et, dans le cadre de la décentralisation, les budgets « culture » des collectivités territoriales. Quel lien y aura-t-il entre les œuvres piratées, et les œuvres subventionnées grâce à la taxe ? Parce qu’on peut subodorer un lourd différentiel entre ce que téléchargent les internautes, et les artistes susceptibles d’être subventionnés par des acteurs publics. On risque fort d’inventer un système où le piratage massif de David Guetta « sert » à financer, en bout de chaîne, de la musique savante conventionnée DRAC (qui, elle, ne sera jamais exposée aux mêmes risques de piratage). Encore une fois, c’est un choix que l’on peut faire (voler aux riches pour donner aux pauvres ?), mais il faut l’expliciter très clairement et appeler les électeurs à se décider sur ses conséquences.

Le changement paradigmatique induit par l’avènement d’une culture duplicable sans effort, et à l’infini, est bien entendu tout sauf simple à appréhender pour les responsables politiques, et je n’ai moi-même aucune solution clé-en-main à proposer. Raison de plus pour ne pas se lancer dans une fuite en avant inconsidérée, et quelque peu démagogique. Le système esquissé par Martine Aubry, en dépit de ses bonnes intentions et des points sur lesquels on peut le suivre (comme l’abrogation d’HADOPI), revient au bout du compte à subventionner la création des uns en taxant les téléchargements gratuits que subissent les autres. Les Shadoks n’auraient pas fait mieux.

Romain Pigenel

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19 Comments

  1. Politizen wrote:

    Cher camarade, saches que Martine Aubry n’a pas sorti ça de son chapeau, ce principe a été étudié de près par de nombreux acteurs de la profession, non pas comme une panacée universelle mais comme le moyen de sortir de l’absurdité actuelle qui fait que des millions des gens sont potentiellement des délinquants.
    Impliqué dans la production musicale je ne suis nénamoins pas spécialiste de cette question en particulier, mais je sais que concernant les statistiques de téléchargement c’est techniquement très faisable dans le plus total anonymat donc pas de hadopi bis.
    De même que les répartitions à partir de sources de revenus forfaitaires sont également bien connues de la Sacem, qui applique cela avec les clubs
    Bref je suggère une consultation d’urgence des partisans de la “licence légale”, qui ont dans leur musette un argumentaire tout à fait valable, et qui ne mérite certainement pas d’être balayé d’un revers de la main au prétexte que c’est Martine Aubry qui s’en empare même maladroitement aux yeux de la geekosphère…

    Jeudi, septembre 8, 2011 at 0:20 | Permalink
  2. En fait, bien que ne soutenant pas Martine Aubry, je suis plutôt favorable à cette mesure, en particulier sur un point que tu soulèves bien : prendre aux riches pour donner aux pauvres.

    Les artistes les plus piratés sont aussi, souvent, les plus riches (peut-être un tout petit peu moins riches que s’ils n’avaient pas été piratés du tout… et encore !).

    Et n’est-ce pas l’âme du socialisme que de redistribuer les richesses ?

    Jeudi, septembre 8, 2011 at 5:14 | Permalink
  3. Marianne ARNAUD wrote:

    Mon Dieu, que je plains cette pauvre Martine d’avoir à faire à un ergoteur tel que vous !
    Mais continuez, c’est amusant !

    Jeudi, septembre 8, 2011 at 8:00 | Permalink
  4. Vallenain wrote:

    @Politizen : la SACEM ne fait payer que ceux qui utilisent de la musique non ?
    ça n’a donc rien à voir avec le fait que ce soit M. Aubry qui s’en soit emparé, ça a avoir avec le fait que c’est une idée injuste.

    Jeudi, septembre 8, 2011 at 10:44 | Permalink
  5. Leïla wrote:

    Et je ne crois pas que les opérateurs et FAI accepteront de supporter ce prélèvement de 1€/mois sans augmenter les forfaits internet pour les consommateurs !

    Jeudi, septembre 8, 2011 at 11:45 | Permalink
  6. rimbus wrote:

    Bon billet, comme d’hab. Qu’on soit plus ou moins d’accord, c’est bien écrit et clair. J’admire.

    Jeudi, septembre 8, 2011 at 12:10 | Permalink
  7. Valdo wrote:

    Euh,en ce qui concerne la répartition le côté “robin des bois” (faire payer David Guetta pour des musiciens plus pauvres et plus exigeants)c’est le principe de la taxe CNC sur les billets de cinéma qui permet de financer du cinéma d’auteur avec les recettes des daubes commerciales et ça me parait plutôt un bon principe. Après, plein de questions restent ouvertes quand au fonctionnement et beaucoup de précisions sont à apporter.

    Jeudi, septembre 8, 2011 at 12:38 | Permalink
  8. Benjamin wrote:

    D’accord avec Valdo.
    Et puis, je ne compte plus le nombre d’artistes ou de chansons que je n’aurais jamais découvertes si j’avais pas pu les télécharger.
    L’avantage, c’est que le bien n’est pas détruit quand il est consommé, alors puisque l’humanité a les moyens d’en faire profiter tout le monde, pourquoi pas ?
    Pour permettre à Johny de gagner toujours plus, et se casser en Suisse avec ?
    La répartition sera-t-elle juste ? Probablement pas (il faudrait définir ce qu’est une répartition juste, déjà). Mais à l’heure actuelle, elle n’est pas juste non plus : ne se font du blé que les chanteurs “adoubés” par les majors, çad qui ont un bon réseau ou un coup de bol. Rien à voir avec le talent musical.

    Pour ma part, je suis assez pour que toute ce qui peut inspirer les gens (l’art en général) soit gratuit et illimité autant que faire se peut (bibliothèques numériques, musées gratuits, licence globale). C’est ça, le progrès.

    Jeudi, septembre 8, 2011 at 20:09 | Permalink
  9. futureisnow wrote:

    “La dépénalisation ne concerne apparemment que les échanges en peer-to-peer, et ce projet exclut donc de sa générosité les sites de stockage d’œuvres piratées, type Pirate Bay”
    heu, faux à double titre. Thepiratebay.org n’héberge AUCUNE oeuvre piratée, mas des fichiers torrents. le protocole bittorrent est un protocole de peer to peer…, c’est à dire permettant le partage entre des ordinateurs individuels, un ou plusieurs trackers assumant le role de jonction.

    Ce qui est embêtant c’est de confier la gestion de cet aspect internet à des gens qui ne savent déjà pas de quoi ils parlent .
    Vous devriez considérer Internet comme une bibliothèque/médiathèque, et envisager cette “taxe” comme un abonnement à cette bibliothèque globale. Quand je prends un dvd à coté de chez moi, je ne paye pas les droits ! Et le C.P.intellectuelle ne m’interdit pas de le copier, encore que les juristes ne soient pas tous d’accord là-dessus.
    Il est évident qu’il faut , dés le départ, considérer tous les contenus culturels accessibles, audio et vidéo.
    Par ailleurs, le fonctionnement même d’internet empèche d’avoir des “bibliothèques medias prévues à cet effet” le cout en bande passante et l’infrastructure de telles bibliothèques dépasserait de loin le petit euro .Internet a changé le monde, c’est un organisme vivant, et il s’adaptera à toutes mesures visant à en éradiquer certaines possibilités. Hadopi a eut un effet majeur, la progression en France du direct download, pour ne pas dire son explosion! Et un effet mineur, l’augmentation de l’utilisation des VPN et de réseaux privés ou alternatif.
    Tout cela au prix d’un gaspillage financier énorme, qui n’a rien rapporté aux auteurs. Les oeuvres les plus “piratées” sont aussi les plus vendues, un soutien à la création pourrait se faire dans la gestion du % redistribué de cette taxe.
    Amicalement

    Lundi, septembre 12, 2011 at 6:45 | Permalink
  10. Jean Roche wrote:

    Il est plus que temps en effet de rappeler qu’un téléchargement non autorisé est un vol, et que le légaliser est une menace sur la propriété intellectuelle, donc à terme sur la possibilité de créer et de vivre de son oeuvre…

    Après, il y a peut-être une intention sous-jacente : pour les “jeunes” (guillemets car terme vague et manipulé) il est considéré comme “branché”, initiatique en quelque sorte, de pirater. Mais légaliser parce que la transgression est par elle-même initiatique ou bénéfique d’une manière quelconque, c’est la même logique et tout aussi intelligent que les villes à la campagne du bon Alphonse Allais…

    Lundi, septembre 12, 2011 at 10:56 | Permalink
  11. PasFanDuTout wrote:

    <>
    WTF ?!
    PirateBay fournie des liens. Juste des liens.
    PirateBay n’héberge aucun fichiers ! Vous confondez avec les sites de Direct DownLoad (DDL)type “MégaUpload” ou “RapidShare” pour les plus cité dans la propagande d’état lobbiifiée!
    Les liens, “Torrents”, sont ensuite utilisés pour télécharger les fichiers via le réseau “BitTorrent” qui est un protocole de transfert de données Pair à Pair (P2P).
    http://fr.wikipedia.org/wiki/BitTorrent_%28protocole%29

    Je passerais sur les autres absurdités du type:
    - “Prendre aux riches pour donner aux pauvres” qui parait vous ulcérer. En revanche, l’habitude de toujours taxer les plus pauvres aux profit des nantis ne vous chocs pas plus que celà ?!
    - la copie illicite et son recel: Parce que vous partez du principe que tous les téléchargements illégaux sont marchandisés. Quid des 90% de téléchargements non marchandisés, que l’on nomme “échanges non commerciaux” ! Si pour vous ils n’existent pas, alors la licence globale est aussi du recel !
    - un téléchargement = un vol.
    Je ne vous ferais pas l’affront de vous faire la démonstration que cette affirmation est fausse. (Le vol, c’est la soustraction. Le téléchargement, c’est une copie, donc une multiplication. Le code pénal ne le désigne pas comme un vol, mais comme une contrefaçon. Etc….Blablabla…)
    Franchement, cet article m’a vraiment fait mal aux yeux, et est dévastateur pour les neurones!
    Quand à “Martine se met aux NTIC”, je lui propose cette brève citation de Laurent Chemla:
    <>
    Et si la solution pour rémunérer les artistes était tout simplement de revoir le droit d’auteur… Lui rendre son véritable pouvoir et faire le pourquoi il a été écrit (et pensé): Défendre les droits des artistes, auteurs et interprètes, des spoliations des Majors, producteurs et autres distributeurs qui se nomment eux-même ‘ayants droits’, parasitant de plus en plus, sachant que l’air de la dématérialisation est un véritable coup dur pour la survie de leurs professions, les rendant de moins en moins indispensables.
    Que ces artistes exigent plus de transparence des sociétés (privées) de perception des droits, et une meilleure, plus juste et plus équitable répartition des sommes prélevées.
    De nombreuses pistes sont à explorer. S’arrêter à la “licence globale”, qui est une pure invention de l’industrie du divertissement lors de la loi DADVSI, histoire de se faire du beurre et l’argent du beurre.
    Les vrais voleurs ne sont pas forcément les accusés (internautes), mais dans ce cas, les accusateurs (“ayants droits”) bels et biens.

    A l’auteur: On peut excuser les maladresses de l’article venant d’une idée elle même idiote.
    Le plus simple eut été de ne pas faire de cas de cette informations politicienne de Martine en campagne.

    Lundi, septembre 12, 2011 at 12:19 | Permalink
  12. PasFanDuTout wrote:

    “”La dépénalisation ne concerne apparemment que les échanges en peer-to-peer, et ce projet exclut donc de sa générosité les sites de stockage d’œuvres piratées, type Pirate Bay.”"
    WTF ?!
    PirateBay fournie des liens. Juste des liens.
    PirateBay n’héberge aucun fichiers ! Vous confondez avec les sites de Direct DownLoad (DDL)type “MégaUpload” ou “RapidShare” pour les plus cité dans la propagande d’état lobbiifiée!
    Les liens, “Torrents”, sont ensuite utilisés pour télécharger les fichiers via le réseau “BitTorrent” qui est un protocole de transfert de données Pair à Pair (P2P).
    http://fr.wikipedia.org/wiki/BitTorrent_%28protocole%29

    Je passerais sur les autres absurdités du type:
    - “Prendre aux riches pour donner aux pauvres” qui parait vous ulcérer. En revanche, l’habitude de toujours taxer les plus pauvres aux profit des nantis ne vous chocs pas plus que celà ?!
    - la copie illicite et son recel: Parce que vous partez du principe que tous les téléchargements illégaux sont marchandisés. Quid des 90% de téléchargements non marchandisés, que l’on nomme “échanges non commerciaux” ! Si pour vous ils n’existent pas, alors la licence globale est aussi du recel !
    - un téléchargement = un vol.
    Je ne vous ferais pas l’affront de vous faire la démonstration que cette affirmation est fausse. (Le vol, c’est la soustraction. Le téléchargement, c’est une copie, donc une multiplication. Le code pénal ne le désigne pas comme un vol, mais comme une contrefaçon. Etc….Blablabla…)

    Franchement, cet article m’a vraiment fait mal aux yeux, et est dévastateur pour les neurones!

    Quand à “Martine se met aux NTIC”, je lui propose cette brève citation de Laurent Chemla:
    “”Le bourrage de crâne des tenants de la répression (quels que soient leurs buts réels) a si bien fonctionné qu’il a définitivement ancré dans l’imaginaire collectif l’idée que l’échange d’œuvres numériques impliquait un manque à gagner pour les artistes, qu’il faudrait combler d’une manière ou d’une autre.”"
    Et si la solution pour rémunérer les artistes était tout simplement de revoir le droit d’auteur… Lui rendre son véritable pouvoir et faire le pourquoi il a été écrit (et pensé): Défendre les droits des artistes, auteurs et interprètes, des spoliations des Majors, producteurs et autres distributeurs qui se nomment eux-même ‘ayants droits’, parasitant de plus en plus, sachant que l’air de la dématérialisation est un véritable coup dur pour la survie de leurs professions, les rendant de moins en moins indispensables.
    Que ces artistes exigent plus de transparence des sociétés (privées) de perception des droits, et une meilleure, plus juste et plus équitable répartition des sommes prélevées.
    De nombreuses pistes sont à explorer. S’arrêter à la “licence globale”, qui est une pure invention de l’industrie du divertissement lors de la loi DADVSI, histoire de se faire du beurre et l’argent du beurre.
    Les vrais voleurs ne sont pas forcément les accusés (internautes), mais dans ce cas, les accusateurs (“ayants droits”) bels et biens.

    A l’auteur: On peut excuser les maladresses de l’article venant d’une idée elle même idiote.
    Le plus simple eut été de ne pas faire de cas de cette informations politicienne de Martine en campagne.

    ps: je soumet le même com car il y a eu problème avec les citations dans le 1.

    Lundi, septembre 12, 2011 at 12:28 | Permalink
  13. Kirschenmann wrote:

    “peu importe que vous copiez sur votre smartphone ou sur votre PC le dernier single de DJ Truc sans rétribuer DJ Truc et contre sa volonté ; mais pour vous punir quand même un peu, je vais vous taxer.”

    N’est-ce pas la principe de la taxe sur les supports pour la copie privée ?
    “Peu importe que cous achetiez un disque dur pour stocker vos photos de vancances ; mais pour vous punir un peu, je vais vous taxer.”
    Et d’ailleurs, il vaudrait mieux que vous mettiez des oeuvres copiées dessus car dans tous les cas, vous serez taxés…

    Certes, ses propos avec si peu de détails sont démagos à souhait. Est-ce une raison pour remettre une couche aussi épaise de démagogie ?

    Cela supprimera enfin le principal aurgument contre les plate-formes commerciales : le manque de diversité…
    Je vais dans le sens de Valdo.
    Mais dans l’état actuel du discours, ça reste encore une proposition bien démago…

    Lundi, septembre 12, 2011 at 12:44 | Permalink
  14. PJ-BR wrote:

    Pirate Bay ne stocke AUCUN fichier protégé par des droits d’auteurs. Ils répertorient seulement des liens vers des fichiers partagés par d’autres en P2P. Les fichiers litigieux (ceux qui devraient donner droits à des royalties) ne passent JAMAIS par les serveurs de Pirate Bay. Ça n’a rien à voir avec des sites de stockage de données comme Megaupload qui eux hébergent physiquement les fichiers. Megaupload dont la fréquentation explose depuis l’arrivée de la HADOPI qui ne vérifie que le P2P.

    Quant aux problèmes de répartition des droits ça se résout très simplement. On peut continuer à utiliser la clé de répartition des sommes collectées sur la vente les supports physiques (CD, disques durs, cartes mémoires). Que je stocke ou pas du Johnny Halliday sur la carte mémoire que j’utilise dans mon appareil photo, je paye. Nil nove sub soli. Si on veut vraiment aller plus loin le plus simple est de demander aux internaute (sur la base d’une déclaration volontaire, mensuelle et normalisée) de donner la liste des artistes qu’ils veulent payer. Et sans déclaration on reverse la somme de la même façon que la taxe sur les support physiques. Pas besoin de passer son temps à espionner les internautes.

    Sinon, le projet socialiste parle pas mal du numérique. Il y est écrit “L’existence de réseaux libres et ouverts, accessibles en lecture
    et en écriture sans filtrage ni bridage, et plus généralement la
    « neutralité du Net » sont des principes à protéger” ou “À rebours des politiques répressives et régressives conduites
    par la droite depuis dix ans, il nous faut conclure un nouveau
    pacte de confiance avec les internautes. La puissance publique
    régulera l’Internet par l’affirmation de principes protecteurs des
    droits de tous, tels que la neutralité du net, le droit au respect de
    la vie privée et à la protection des données personnelles”. Partant de là, la proposition de Martine Aubry est complètement dans la ligne du projet socialiste… qui engage tous les candidats. Et plutôt qu’un long billet d’un soutien de François Hollande nous expliquant que Martine Aubry n’a pas vraiment réfléchi au sujet, je préfèrerais nettement lire une contre-proposition de François Hollande (ce que n’est pas ce billet). Ça me permettrait de faire mon choix pour les primaires citoyennes qui approchent.

    Lundi, septembre 12, 2011 at 13:33 | Permalink
  15. Matthieu wrote:

    “les sites de stockage d’œuvres piratées, type Pirate Bay”

    Pour information, The Pirate Bay n’est absolument pas un site de stockage, mais bien un site de mise à disposition de liens utiles au peer-to-peer, donc concerné par les propos de M. Aubry.

    Par contre, BayFiles, site lancé il y a quelques jours par les créateurs de Pirate Bay, est un site de stockage, lui.

    Lundi, septembre 12, 2011 at 15:53 | Permalink
  16. futureisnow wrote:

    vu les commentaires après le 8 septembre, dont je suis fier d’avoir fait partie, votre erreur sur thepiratebay est évidemment confirmée: on aimerait un rectificatif.
    Quand au reste de votre article, je vais vous le dire franchement, si je vote socialiste à la prochaine éléction, cela sera pour la dépénalisation du cannabis (j’ai pas dit légalisation) et pour la suppression pure et simple d’Hadopi, et son remplacement par une taxe uniquement réservée aux Auteurs/compositeurs/interprétes, mais pas pour leur producteurs: il est temps d’assainir la culture audio, et d’éviter qu’elle ne soit plus qu’un produit de consommation, imposé à coup de campagnes de pub et de partenariats rétribués avec les radios et les chaines de tv.
    oui, la voiture a tuer la profession de Charretiers, et alors ?
    Oui, elle a tué les auberges relais. oui, elle a tué en partie les maréchaux ferrants.
    on appelle cela l’évolution .
    alors il faudrait arrêter d’appeler piratage ce qui n’est qu’un accès à la culture, sous forme d’accès à une médiathèque mondiale.
    Et pour le cannabis, la première chose à faire est AU MOINS de lui autoriser son aspect thérapeutique.

    Lundi, septembre 12, 2011 at 17:20 | Permalink
  17. futureisnow wrote:

    j’ajoute qu’il n’y a pas de honte à reconnaître que l’on s’est trompé, au contraire.
    La honte c’est de persister dans son erreur, même quand on sait que c’est une erreur.
    Cordialement

    Lundi, septembre 12, 2011 at 17:22 | Permalink
  18. marc wrote:

    J’encourage la lecture du document “bien publics” issus du forum des idées du meme nom, en mai dernier. On y parlait de protection des données personnelles, des réseaux sociaux et du monopole de la gestion des contenus numériques multimédia…

    Sinon, pour les frais d’inscription universitaires, je ne sais pas si ça s’éclaircit. Isabelle This Saint-Jean l’a affirmé pour MA plusieurs fois : pas d’augementation. Cté Hollande, qui s’y colle ? Florent Pigeon ? Jean-Luc Le Déaut ? Genevieve Fioraso ? Rémi Branco ? C’est l’armée mexicaine, mais qui fait quoi dans ce groupe ? Ca coinche ?

    Lundi, septembre 12, 2011 at 21:46 | Permalink
  19. marc wrote:

    Martine ne s’y connaît guère en numérique, certes, mais elle s’appuie sur Christian Paul, qui travaille comme parlementaire sur le sujet depuis un bail, voire deux. Tout le monde le sait, mais on le rappelle.

    J’aime beaucoup Vincent Feltesse, mais son passage comme responsable numérique du PS a t-il laissé une trace extraordinaire ?

    Mardi, septembre 13, 2011 at 21:42 | Permalink

12 Trackbacks/Pingbacks

  1. jegoun on Mercredi, septembre 7, 2011 at 21:10

    [Variae] Martine Aubry, récidive numérique http://t.co/4FJVhtx

  2. rosselin on Mercredi, septembre 7, 2011 at 21:13

    RT @Romain_Pigenel: Martine Aubry, récidive numérique http://t.co/PUsPJnk

  3. =vincy= on Mercredi, septembre 7, 2011 at 21:24

    Pourqui la proposition d'Aubry sur #hadopi ne tient pas ? (en 4 points) http://t.co/QVnRmvG

  4. Polluxe on Mercredi, septembre 7, 2011 at 22:22

    Remplacer #HADOPI par une usine à gaz ? / Martine Aubry, récidive numérique #variae http://t.co/U62iVKJ

  5. Romain Pigenel on Mercredi, septembre 7, 2011 at 22:55

    @intox2007 pour l'instant ça s'est pas encore trop vu … alors que c'est du legendary #fail effectivement http://t.co/xDWLzfh

  6. rimbus on Jeudi, septembre 8, 2011 at 10:11

    RT @Romain_Pigenel: Martine Aubry, récidive numérique http://t.co/PUsPJnk

  7. Romain Pigenel on Jeudi, septembre 8, 2011 at 10:25

    Une usine à gaz "contre" le téléchargement illégal / Martine Aubry, récidive numérique http://t.co/xDWLzfh #variae

  8. despasperdus on Jeudi, septembre 8, 2011 at 17:11

    Martine Aubry, récidive numérique http://t.co/qrOSuxJ via @Romain_Pigenel

  9. joelle on Jeudi, septembre 8, 2011 at 17:13

    Martine Aubry, récidive numérique http://t.co/qrOSuxJ via @Romain_Pigenel

  10. joelle on Jeudi, septembre 8, 2011 at 18:25

    Martine Aubry, récidive numérique http://t.co/g5BiQqy via @Romain_Pigenel

  11. Règle d'Or | Alter Oueb on Mardi, septembre 13, 2011 at 11:39

    [...] @elmone, @Homer, @gael, @elcamino, @sebmusset, @cc, @Juan, @David burlot, auxquels j’ajoute @Romain_Pigenel, @Bembelly, @iboux, @JesuisCetHomme et CSP, la question de la première mesure à prendre par le [...]

  12. [...] sont révélés très peu compatible avec celle-ci. Sauf pour des sujets très particuliers (comme HADOPI, ou la place du rap dans les médias) – mais cela exclut tout ce qui fait le pain quotidien [...]

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