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[REPORTAGE] « Le travail rend libre » : l’équipe Sarkozy teste de nouveaux slogans

PARIS, FRANCE. Alors que le second tour de l’élection présidentielle s’annonce difficile pour le Président sortant, devancé par le candidat socialiste François Hollande et concurrencé par le Front National, son équipe travaille à élaborer une stratégie capable de rassembler une majorité de Français derrière son nom le 6 mai.

Selon nos informations, ses conseillers auraient décidé de tenter le tout pour le tout, et notamment d’introduire un ou plusieurs nouveaux slogans de campagne. « Il s’agit de bien montrer qu’une nouvelle séquence commence, que l’on est plus dans la compétition d’écuries partisanes, mais dans un grand choix de société pour la France », explique un membre de l’équipe de campagne.

Comment trouver des mots d’ordre mobilisateurs, originaux et susceptibles de réaliser un électrochoc dans l’opinion ? « Dans ce cas, il faut chercher des mots simples, directs, qui traduisent en toute sincérité le projet politique de celui qui les prononce », nous explique Dietmar Ben Ali, professeur de linguistique opérationnelle à l’École Pratique des Hautes Études Supérieures. Un premier pas a déjà été fait dans ce sens avec l’annonce d’une « fête du vrai travail » le premier mai. Mais d’autres vont rapidement suivre, selon l’entourage du candidat. « Nicolas défend le travail, mais aussi la liberté, c’est une évidence. Alors pourquoi pas : « le travail rend libre » ? D’ailleurs, il avait déjà testé ce mot d’ordre lors d’un discours. »

Toujours selon notre source, cette hypothèse de travail ne convainc pas tout le monde au siège de campagne, et d’autres slogans seraient testés en parallèle. « Dans la continuité de la fête du vrai travail, nous réfléchissons également à « Le vrai travail, la vraie famille, la vraie patrie », parce que Nicolas Sarkozy, ce n’est pas l’assistanat, mais ce n’est pas le PACS et la France des métèques non plus », explique-t-il. Les brainstormings intenses continuent à s’enchaîner au siège de campagne et les suggestions alternatives ne manquent pas. « Nicolas Sarkozy est le candidat du peuple. Alors pourquoi pas « Un peuple, un État, un chef » ? De même, pour le défilé du premier mai, un « Salut Sarkozy ! » à crier ensemble avec une petite chorégraphie sympathique bras levé, une sorte de clin d’œil façon lipdub pour montrer notre attachement au président. Les socialistes n’ont pas le monopole du signe du changement », s’enthousiasme notre interlocuteur.

« Ce sont de bonnes idées, parce qu’elles ne parlent pas uniquement à une partie de la population », approuve Dietmar Ben Ali. « L’erreur pour Sarkozy serait de ne s’adresser qu’à l’électorat du Front National, en cherchant des mots faisant explicitement référence au corpus idéologique lepéniste. Alors que l’attachement au chef, le triptyque travail-famille-patrie, cela parle à l’ensemble des Français sans exclusive, ce sont des mots d’apaisement, de rassemblement, avec une grande profondeur historique. Cela renvoie aux fondements même de notre civilisation, aux grandes maîtres de spiritualité ».

Une stratégie qui désoriente cependant quelque peu les jeunes militants. « A force de trop tendre à gauche, on va complètement perdre notre électorat de droite », s’inquiète Jordan, la vingtaine, portant un tee-shirt humoristique « Toutes les civilisations sont égales … mais certaines plus que d’autres ». Verdict le 6 mai prochain.

Reportage réalisé par Romain Pigenel pour l’Agence de Presse Variae

[HEURE PAR HEURE] Les réactions de l’UMP au premier tour sur Twitter

A peine les résultats du premier tour connus, les dirigeants de la majorité présidentielle se sont remis au travail pour gonfler la formidable vague qui a commencé à se lever en faveur de Nicolas Sarkozy. Objectif : parler à tous les Français de souche, sans exclusive ni sectarisme. La rédaction de Variae vous propose de suivre en direct cette très belle dynamique de rassemblement républicain.

 

@flefebvre_UMP Le goulash est noyé dans le gouda, je répète, le goulash est noyé dans le gouda.

 

@Carlabruni ”Il était sur la route, toute la sainte journée / il n’a pas vu le doute, en eux s’immiscer”

@vpecresse #ohcavahein

@Eric_Besson Sarkozy. Peut gagner. Très fort. Vous verrez.

@flefebvre_UMP Le Leerdammer est de plus en plus cher. Merci de RT.

@nicolassarkozy Quelqu’un peut dire à Zadigue & Volterre que #RadioLondres c’est fini ?

@G_Peltier #FF @mlp_officiel

@datirachida +1 RT @G_Peltier #FF @mlp_officiel

@WoerthEric  Je plussoie RT @G_Peltier #FF @mlp_officiel

@G_Peltier #lundiconfession j’ai déjà eu ma carte au FN

@fdebeauce L’assistanat, c’est fini ! #vraitravail

@jf_cope Bon ça va les demandes de régularisation de sans-pap’ là ? #ohwait

@bernard_debre Aux chiottes les communistes ! CC @mlp_officiel

@christineboutin Plus près de toi Seigneur !

@fdebeauce La France aux Français !

@nicolassarkozy RT @fdebeauce La France aux Français !

@nk_m Le VRAI travail, la VRAIE famille, la VRAIE patrie #sachezle

@edouardballadur Comme le disait Jâââcques, quand on voit le bruit et l’odeur …

@herve_morin Ah ça me rappelle les manifs unitaires des ligues en 34 ! Quelle ambiance !

@malliotmarie On refait #RadioLondres c’est ça ?

@jpraffarin Sarko needs the cookies, to win against the cocos !

@gerarddepardieu Z’auriez pas plutôt un litron à dépanner ? J’vous aime pas #lesgens. Et vous me donnez soif.

 

Curation effectuée par Romain Pigenel pour l’Agence de Presse Variae

Ci-gisent la vague, le croisement des courbes et la majorité silencieuse

Souvenez-vous. C’était à la mi-mars. Patrick Buisson, le « sorcier de l’Elysée », accordait au Monde une interview dans laquelle il déployait des trésors de rhétorique et de sophistique pour démontrer que François Hollande plongeait irrémédiablement dans les intentions de vote, tandis que Nicolas Sarkozy, grâce à sa phénoménale campagne, remontait et allait finir par le doubler. « Depuis novembre, la courbe des intentions de vote en faveur de Hollande est orientée à la baisse. La tendance en faveur de Nicolas Sarkozy, depuis son entrée en campagne, est non moins incontestablement haussière. Les plus audacieux ajouteront qu’il suffit de prolonger les courbes pour connaître le résultat final. ». C’était le fameux croisement des courbes, donné par certains sondages ces dernières semaines, et censé rebattre totalement les cartes pour le second tour.

 

Souvenez-vous. C’était début avril. Nicolas Sarkozy, battant campagne, se confie au JDD sur l’énergie qu’il sent se déployer autour de lui. « Pour ma part, je dirais même que la mobilisation est plus forte que ce que j’ai connu, lors de la précédente campagne. Je sens monter la vague ».

Souvenez-vous. C’était à une semaine du premier tour. Nicolas Sarkozy se vantait de rassembler, place de la Concorde, la majorité silencieuse dont il se targuait d’être le candidat.

De semaine en semaine, le président sortant a construit un discours de prestidigitateur, tentant de compenser par le bluff et les éléments de langage – pour sculpter la lecture des événements – son assise rachitique dans la population française. Aujourd’hui, à nouveau, l’enfumage reprend. Sur les plateaux de télévision du premier tour, les dirigeants de l’UMP se répandent en commentaires conquérants : « rien n’est joué », « tout reste à faire », « la gauche est minoritaire dans le pays ».

Faisons, a contrario, un bilan objectif de cette première manche de l’élection.

Le candidat du seul Parti socialiste bat de près de 2 points le candidat de l’ensemble de la droite républicaine (UMP, centristes du Nouveau Centre, radicaux de Borloo, partisans de Christine Boutin et de Frédéric Nihous).

Le candidat sortant, pour la première fois dans l’histoire de la Vème République, n’est pas en tête au premier tour de l’élection.

Alors que les appels à soutenir François Hollande se multiplient – Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon, les dirigeants du Parti communiste … – Nicolas Sarkozy est adossé d’un côté à un Front National dont le fondateur (et emblématique figure) a déjà annoncé sa défaite, et de l’autre côté à des forces politiques – MoDem et Debout La République – qui n’ont pas de mots assez durs pour le qualifier depuis des années.

Les faits sont têtus : Nicolas Sarkozy est un candidat battu et aux abois, sans alliés évidents, et il s’est montré incapable ce dimanche de donner raison à ses forfanteries de campagne.

La vague, le croisement de courbes, la majorité silencieuse : qu’ils reposent en paix.

Romain Pigenel

Anti-sarkozyste, sois cohérent

Cher lecteur,

 

Tu fais partie de cette vaste population que l’on appelle les antisarkozystes – la droite ajoute « antisarkozystes primaires ».

 

Peu importe ton parcours, ton histoire, tes idées politiques, tu considères que la présidence de Nicolas Sarkozy a été un échec cinglant, une période de dégradation économique, sociale et morale tristement mémorable, une séquence à refermer le plus vite possible et à ne reconduire sous aucun prétexte.

 

Depuis 1, 2, 3, 4, peut-être 5 ans, tu attends la fin de ce quinquennat et tu milites quotidiennement pour empêcher son renouvellement. Tu as coché le 22 avril et le 6 mai dans ton agenda de longue date. Tu as incité tes proches à s’inscrire sur les listes électorales et à se mobiliser le moment venu pour que Nicolas Sarkozy ne puisse pas réunir à nouveau une majorité des votants derrière lui.

 

Aujourd’hui, le grand jour est presque arrivé. Alors que rien n’était joué il y a seulement un an, un candidat, un seul – François Hollande – est aujourd’hui en mesure de rassembler une majorité de Français, pour être élu sur un programme progressiste et en totale rupture avec ce qu’a fait et représenté le président sortant.

 

Tu connais mieux que personne le talent politique de Nicolas Sarkozy et sa capacité à retourner une situation a priori « pliée » à son avantage. Tu n’as pas la mémoire courte et tu te méfies suffisamment des sondages pour savoir que aussi favorables qu’ils soient à François Hollande, ils ne sont rien tant qu’ils n’ont pas été traduits concrètement dans les urnes. Tu sais déjà que tu voteras contre Nicolas Sarkozy au second tour. Pourquoi hésiter au premier ?

 

Réfléchis bien à la portée de ton vote du 22.

 

Pour maximiser les chances de François Hollande de battre Nicolas Sarkozy, il faut le mettre en tête dès le premier tour. Si par malheur Nicolas Sarkozy est en tête, alors il validera en quelque sorte sa théorie du « croisement des courbes », celle qui rabâchait depuis des mois que passer devant Hollande au premier tour changerait totalement la dynamique du second tour. Ce sera pour lui une victoire psychologique qui galvanisera ses soutiens et fera naître le doute chez les autres électeurs. Et tu t’éloigneras d’autant de ton objectif premier.

 

L’élection présidentielle ne sert pas à composer une assemblée et un panachage politique : avant l’été, tu auras des élections législatives pour cela. N’oublie pas, dans le bruit et la fureur médiatiques, ton objectif premier. Sois cohérent, toi que l’on appelle un « antisarkozyste », avec ta motivation quotidienne de 1, 2, 3, 4 ou 5 ans : battre Nicolas Sarkozy. Mets toutes les chances de ton côté dès dimanche. Vote François Hollande pour le faire immédiatement virer en tête, et le mettre sur le tremplin de la victoire finale dans deux semaines.

 

Romain Pigenel

10 raisons de ne pas voter François Hollande au premier tour

BILLET A LA DEMANDE DU CSA. Variae a été officiellement rappelé à l’ordre par le CSA pour son non-respect de l’égalité de temps de parole entre les candidats et son parti-pris outrancier en faveur de François Hollande. En signe de bonne volonté, la rédaction du blog a décidé de donner la parole à l’anti-hollandisme et d’ouvrir ses colonnes à un argumentaire en défaveur du vote Hollande au premier tour.

(1) Vous pensez que l’Education Nationale est une dépense inutile. A l’heure d’Internet, les jeunes peuvent se former tout seul sur Wikipedia. Pourquoi payer des profs et encadrants supplémentaires, comme les milliers que promet François Hollande ? De toute manière, si les jeunes étaient moins dissipés et plus attentifs, s’ils faisaient moins de bruit, on pourrait les entasser dans des amphithéâtres de 1000 places dès l’école primaire.

 

(2) Vous envisagez de briguer la direction d’une entreprise publique et vous entendez bien augmenter éhontément votre salaire. Non seulement François Hollande veut interdire les écarts de salaires de plus de 1 à 20 dans ces entreprises, mais pire encore il menace de taxer à 75% ce que vous pourriez gager au-delà d’un petit million d’euros par an ! C’est totalement inacceptable.

 

(3) Votre curiosité scientifique vous taraude : vous mourrez d’envie de voir à quoi ressemblerait la France si vous la laissiez 5 ans de plus entre les mains d’un président à qui vous donneriez un blanc-seing, après qu’il a cassé la croissance et l’emploi, déroulé le tapis rouge à tous les dictateurs d’outre-Méditerranée et redistribué les richesses en faveur des plus riches.

 

(4) Vous pensez que toutes les civilisations ne se valent pas, surtout celles contre lesquelles il est bon de partir en croisade, parce que les personnes d’apparence musulmane, quand il y en a une ça va, c’est quand il y en a beaucoup qu’il y a un problème. Bref, vous êtes fan de Claude Guéant de Brice Hortefeux.

 

(5) Votre éthique / religion / tradition familiale / origine ethnique/ déontologie professionnelle / code de conduite vous interdit de voter pour la même personne au premier et au second tour. Du coup, comme vous avez fermement décidé de voter pour François Hollande au second tour, vous devez faire un autre choix au premier.

 

(6) Par patriotisme, vous vous refusez à accorder votre bulletin de vote à un candidat portant le nom d’une contrée étrangère. Nicolas Sarkozy se serait-il appelé Nicolas Liechtenstein que vous n’auriez pas pu voter pour lui. Manque de chance, cela tombe sur François Hollande.

 

(7) Vous êtes un germanophile de choc et considérez que la France ne doit rien faire qui déplaise à l’Allemagne. Quand l’Allemagne a parlé, la France doit suivre. A ce jeu-là, personne ne peut battre Nicolas Sarkozy, et surtout pas François Hollande qui ne fait rien qu’à vouloir renégocier les traités européens voulus par l’Allemagne.

 

(8) Vous souhaitez la victoire finale de François Hollande, mais détestez les batailles trop faciles. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Du coup un petit handicap ne serait pas de trop : à savoir, mettre Nicolas Sarkozy en tête au premier tour. Ça, ça serait un beau challenge à retourner en deux semaines, ensuite.

 

(9) Le désir de justice sociale et de redistribution est si fortement ancré chez vous que vous l’appliquez également aux votes. Il faut mieux répartir les bulletins entre candidats riches et candidats pauvres en intentions de vote. Du coup, vous vous faites un point d’honneur à tendre une main secourable à Jacques Cheminade ou Nathalie Arthaud.

 

(10) Vous avez bon cœur et fondez en larmes à l’idée de voir l’UMP se déchirer le 7 mai, vous ne voulez pas choisir entre Jean-François Copé et François Fillon. Vous voulez un mouchoir ?

 

Romain Pigenel

[EN DIRECT] Live-tweet #UMP de la fin de campagne de @nicolassarkozy

En cette fin de campagne, la communication des grands élus et des équipes des candidats passe de plus en plus par ce média moderne qu’est Twitter. L’équipe de Variae a sélectionné pour vous les tweets les plus importants des dernières 48H, pour suivre la vague qui monte du côté de l’UMP et de Nicolas Sarkozy.

 

 @nicolassarkozy @majorite_silencieuse Donnez-moi la force, aidez-moi ! Merci de RT

@vpecresse +1 RT @nicolassarkozy @majorite_silencieuse Donnez-moi la force, aidez-moi ! Merci de RT

@WoerthEric +1000 RT @nicolassarkozy @majorite_silencieuse Donnez-moi la force, aidez-moi ! Merci de RT

@jpraffarin Nico needs you, to win against you, heu sorry, against the soces !

@G_Peltier Sondage choc sous embargo : NS creuse l’écart avec Philippe Poutou.

@fdebeauce Nous sommes tous unis derrière toi, Nicolas. Jusqu’au 6.

@jf_cope Moi pareil mais plus que @fdebeauce

@datirachida C’est clair ! Il est nul, Fillon.

 @nicolassarkozy c’est vrai que même @Eric_Besson il rejoint @fhollande ?

@Eric_Besson Non. Je reste. Fidèle. Au poste.

@edouardballadur Ne trâââhissez pâââs mon Nicolââââs ! #chiraquiens  


@Carlabruni C’est NS. Cette racaille de Fadela a changé mon mot de passe, désolé, je prends le compte de Carla !


@nk_m Je condamne l’indécence indigne et honteuse des socialistes !

@malliotmarie Nicolas, vous pensez à rappeler Bashar ?

@gerarddepardieu Votez pour mon ami Nicolas. Je ne vous aime pas. Et j’ai soif.

@barackobama Hi @nicolassarkozy, any hint about @fhollande phone number?

@nicolassarkozy We will win @barackobama … you and me !

CET UTILISATEUR (@barackobama) VOUS A BLOQUE.

 

Curation effectuée par Romain Pigenel pour l’Agence de Presse Variae

Fin de règne en Sarkozie

La sentez-vous, l’odeur de la fin de règne ? Elle a cette note nostalgique que l’on repère en automne quand les feuilles des arbres commencent à se décomposer, elle a la couleur des antichambres silencieuses, des bâtiments ministériels désertés où les cartons se remplissent à mesure que les bureaux se vident. Elle a l’aspect improbable de ces articles du Figaro qui brisent tous les tabous de la droite, en titrant sur la montre de prix que le Président de la République tente de protéger de ses propres militants, réactivant l’image « bling bling » contre laquelle le sortant lutte tant.

La fin de règne ne se mesure pas aux sondages, même si, dans une certaine mesure, ils la rendent possible et ils l’accélèrent en assommant jour après jour le camp qu’ils donnent battu, minant la motivation de ses soutiens. La fin de règne se devine au fait que ce qui était auparavant chuchoté et virtuel devient tout d’un coup réel. En 2007 déjà, la personnalité clivante de Nicolas Sarkozy nourrissait des rumeurs de vote sous la table de personnalités de droite en faveur de Ségolène Royal, des rumeurs d’improbables soutiens à front renversé. On sait ce qu’il en fut finalement : on se souvient du score, aux deux tours, de l’ancien maire de Neuilly. Aujourd’hui, une ancienne ministre de Jacques Chirac, Corine Lepage, appelle publiquement à voter pour François Hollande dès le premier tour. Un dirigeant du MoDem centriste, Jean-Luc Bennahmias, annonce déjà son vote Hollande au deuxième tour. Quant aux intentions de l’ancien président corrézien et de son « clan », elles sont si transparentes et commentés que le candidat sortant doit y répondre, publiquement, à l’antenne de France Inter pour les combattre.

 

C’est d’abord cela, la fin de règne : la fin de l’hégémonie d’un homme sur son camp et sur ses appuis institutionnels, qui, parfois sans grande élégance il faut bien le dire, changent de casaque in extremis pour ne pas sombrer avec le capitaine et son navire. Une ambiance, une petite musique de fond, qui voit par exemple le très libéral Institut Montaigne statuer, dans l’ultime ligne droite, que le chiffrage du projet de Nicolas Sarkozy est faux et sous-estimé ; ou encore l’anciennement très sarkozyste Laurence Parisot se sentir obligée, histoire de ne pas insulter l’avenir (proche), de souligner ses points de convergence « sur le dialogue sociale » avec François Hollande.

 

La fin de l’hégémonie d’un homme, la fin de la peur qui paralysait ceux qui craignaient son ire en cas d’écart ou de trop grande liberté de parole. Chez les professionnels de la profession, les grands élus, les ténors de l’UMP, les ministres en perdition, c’est – bien entendu – encore pire. Gare à la première goutte de sang dans le bassin aux piranhas !  Cela commençait par un Jean-Pierre Raffarin qui, tel le chat face à la souris, jouait avec Nicolas Sarkozy, le soutenant tout en lui savonnant la planche, au moment pourtant crucial des polémiques sur l’Islam. Cela continue avec ces articles qui se multiplient sur la guerre des chefs en préparation à l’UMP, sur ce Jean-François Copé qui se retrouve réduit, loyal malgré tout, à affirmer « son intuition » sur les chances de gagner du président sortant, tout en faisant déjà campagne pour la suite ; ou encore avec Bernard Accoyer – oui, Accoyer – qui dément mezzo voce les explications de Nicolas Sarkozy sur ses affaires immobilières.

 

D’abord des ridules, puis des rides, des craquements, des lézardes, qui vont en s’élargissant dans les murs de ce bel édifice que fut la Sarkozie. Cet édifice dont l’horizon de la droite se libère progressivement, dévoilant un grand vide à sa place.

 

Romain Pigenel

C’était #Vincennes

D’abord le vent. Froid. Qui souffle autour du château de Vincennes aux environs de midi, lui donnant des allures de lande automnale. La crainte que ces conditions météorologiques peu clémentes ne découragent le public de venir au grand rassemblement. « Météo nationale, météo du capital ! ». Longue remontée des pelouses qui longent le fort pour atteindre l’esplanade. La scène, monumentale, surplombe les baraques à frites et les véhicules de chantier qui terminent l’installation.

Puis les gens. D’abord un petit filet, qui devient un flux de plus en plus dense, se déversant depuis le métro, le RER, les arrêts de bus, les trottoirs. Une foule mélangée, des jeunes, des vieux, des moins jeunes, des moins vieux, de toutes les couleurs de peau et de vêtements, seuls, en groupes d’amis, avec des poussettes, des victuailles pour piqueniquer, des nappes, des chaises pliantes. « La fête à Neuneu », s’était gaussé auparavant un responsable du camp sarkozyste. Plus exactement, un rassemblement populaire, ce fameux « peuple de gauche » qui sort au grand jour pour se rassembler, réchauffer son cœur (à défaut de son corps) dans cette euphorie festive qui fait que la gauche reste la gauche.

Puis la musique. En face, à l’autre bout de la ligne 1 du métro, on a appelé « la majorité silencieuse » à venir se compter. Ici, c’est une joie simple et bruyante qui se manifeste. Sur scène un orchestre de bal populaire rivalise avec les fanfares et battucadas qui cheminent au milieu de la foule en formation. Une clameur accueille l’arrivée de la troupe du Théâtre du Soleil, apportant avec elle l’immense marionnette de la Justice qui avait déjà illuminé les manifestations contre la réforme des retraites. Elle se trémousse au son du zouk de Kassav’, qui, hasard ou coïncidence, joue sous le soleil qui arrive enfin à percer les nuages.

Puis la marée humaine. Les ruisseaux d’arrivants ont finir par gonfler jusqu’à déborder le lit des parcours balisés. Vu de la scène ou du talus qui mène au fort, les images sont impressionnantes. Combien sont-ils, 80 000, 100 000, plus ? Les discours politiques commencent. Bertrand Delanoë rappelle à ceux qui l’avaient oublié ses talents de tribun. Une émotion dramatique imprègne sa voix. Ici, dit-il, nous sommes venus nous rassembler sans haine, contre personne. Chacun comprend l’allusion à la Concorde, l’on va faire huer les syndicats et la « minorité agissante ». Lui aussi a mis fin au règne sans partage de la droite, au plan local. Il y a dix ans il appelait à un « changement d’ère » à Paris. Les militants se souviennent.

Puis le candidat. On s’inquiète souvent de sa voix, de plus en plus éraillée, qui serait le signe de sa fatigue. Malgré le froid et le vent qui s’abat sur la scène, il démontre à ses détracteurs qu’il a en a encore « sous le pied ». Une autre pratique du pouvoir, une France à rassembler, la nécessaire … rupture avec le désordre économique, politique et moral qui a régné en France depuis 5 ans. Les thèmes sont désormais connus et le ton peut-être moins vibrant qu’au Bourget. La situation a changé : « je suis prêt », il le dit et le répète, et c’est effectivement déjà plus un pré-discours de Président qu’un propos de candidat au destin mal assuré que l’on entend. La route s’est affirmé, le chemin s’est éclairci.

Puis l’appel. Rien n’est fait, tout reste ouvert, tout va se jouer dans une semaine, au moment du vote. Donnez-moi la force, harangue-t-il le public, donnez-moi la force d’être le plus haut possible au premier tour, pour vous offrir l’alternance à l’issue du second. La Marseillaise explose. La foule suit. La température semble avoir repris quelques degrés depuis mon arrivée, 4 heures auparavant. Chacun repart, plus décidé que jamais, pour une dernière semaine de campagne avant la phase finale. « On n’a jamais été aussi proche », me souffle un collègue blogueur, les yeux perdus dans le lointain. Une pensée partagée par 100 000 esprits.

Romain Pigenel

Un dimanche à #Vincennes dans Romain Pigenel (romain_pigenel)

Drame à la Concorde : la majorité silencieuse tente de « dépouiller » la Rolex de Sarkozy

HOTEL DE CRILLON, PARIS. Alors que François Hollande et Nicolas Sarkozy s’affrontaient au deux bouts de Paris lors de rassemblements géants en plein air, un incident dramatique a terni celui du président sortant, qui avait réuni la « majorité silencieuse » à la Concorde.

A la fin de son meeting, Nicolas Sarkozy s’est en effet livré au traditionnel bain de foule. Au moment où il s’approchait ainsi d’un groupe de jeunes majoritaires et silencieux, plusieurs d’entre eux, profitant de la cohue et de la confusion des mains se tendant pour toucher le candidat, ont tenté d’arracher la montre de prix du poignet présidentiel, contraignant celui-ci à utiliser ses réflexes éprouvés de prestidigitateur pour l’enlever lui-même et la glisser dans sa poche. Passablement choqué selon son entourage, il a ensuite, aussitôt ses obligations remplies, été exfiltré vers ses appartements.


Sarkozy manque de perdre sa montre à la Concorde par LeNouvelObservateur

La presse d’opposition n’a pas tardé à diffuser la vidéo de l’agression, qui a très vite circulé parmi les membres de la majorité silencieuse encore présents à la Concorde, occupant toutes leurs conversations. Comment un tel acte odieux avait-il pu se produire en plein triangle d’or, malgré une forte présence des services d’ordre de l’UMP, de la police, des CRS, des vigiles des sociétés privées, des agents en civil de la protection civile et de la DCRI, du Service de Protection des Hautes Personnalités, des drones de surveillance de l’armée, et surtout de la majorité silencieuse, que le président avait appelée à son aide ?

 

Parmi les Jeunes Populaires et les Étudiants avec Sarkozy, chacun avait son explication sur le triste événement. Pour Edith, 69 ans, cadette du groupe, cela ne pouvait être qu’un acte d’affection mal compris : « ces jeunes savaient très bien qu’ils voyaient le président pour la dernière fois, et ils voulaient garder un souvenir, c’est tout ». Hypothèse vivement balayée par Simone, 75 ans, référente des Jeunes Actifs avec Sarkozy du Bas-Rhin : « l’explication sociale n’annule pas la responsabilité ! Nicolas a été trop bon avec les jeunes pendant son mandat, ils se sont amollis, ils ont perdu toute fibre morale ». Gaston, 81 ans et tout récent porte-parole des Apprentis avec Sarkozy de Haute-Garonne, s’interrogeait quant à lui sur le traitement infligé à la majorité silencieuse. « A force d’être méprisée par les bobos et les médias parisiens, à force de voir la justice traîner dans la boue son candidat, elle se révolte, il y a une colère qui bout, et qui pousse les moins sages d’entre nous à passer à l’acte. C’est le président qui a pris, c’est malheureux, ça aurait aussi bien pu être un gauchiste ».

 

A moins que les « mains baladeuses » dénoncées par Gaston n’aient pas appartenu à la majorité silencieuse ? « La majorité silencieuse ne « dépouille » pas son porte-parole », nie farouchement Germaine, fondatrice à 78 ans des Cadets Sarkozystes, qui a repéré dans la foule et sur la vidéo « des jeunes d’apparence musulmane ou même africaine », dont elle ne voit pas « ce qu’ils avaient à faire là ». « Ils n’avaient qu’à aller chez l’autre zouave au zoo de Vincennes ! ». Très remontée, la sémillante septuagénaire dénonce l’organisation trop légère du meeting de la Concorde. « D’habitude, on ne laisse entrer que le public rémunéré ou emmené par un car homologué, c’était beaucoup trop ouvert aujourd’hui, je ne comprends pas qu’on laisse le président aussi proche d’une foule spontanée et mal contrôlée ». « Encore un coup de Copé ! », lance un de ses voisins, qui ne souhaite pas voir son nom publié.

 

C’est à Achille, jeune volontaire de 87 ans « dont 70 ans de PMU » que revient le dernier mot : « en 10 ans notre Nicolas n’a pas eu le temps de nettoyer toute la racaille de ce pays, faut lui en donner encore au moins 5 de plus ! ». Un enthousiasme qui réchauffait visiblement le cœur de tous les autres jeunes majoritaires silencieux présents.

 

Reportage par Romain Pigenel pour l’Agence de Presse Variae

« Chaos », « été meurtrier », épidémies, que risque-t-on vraiment en cas de victoire de la gauche ?

PARIS, FRANCE. Alors que la campagne présidentielle touche à sa fin en France et que les derniers arguments s’affutent dans chaque camp, les soutiens de Nicolas Sarkozy se sont relayés, ces dernières heures, pour mettre en garde les électeurs contre les conséquences de l’élection de François Hollande. « Un été meurtrier » pour Marc-Philippe Daubresse, « le chaos », pour Jean-François Copé, un « programme dangereux » selon Alain Juppé, une raison suffisante pour que Mickael Vendetta s’exile « à Los Angeles », sans oublier les craintes de Valérie Pécresse et de François Fillon de voir les spéculateurs se jeter sur la France, et celles de François Hardy de finir à la rue. Qu’en est-il vraiment ?

« Le principal risque », avance Boutros-Boutros Kosciusko-Morizet, analyste senior à la CONNE (Commission Opérationnelle Nationale de Nano-Economie), « c’est qu’on ne connaît justement pas les risques. Nous avons fait tourner un simulateur puissant pour modéliser les conséquences d’une élection de Monsieur Hollande, mais nous avons dû arrêter en urgence nos ordinateurs, qui étaient en surchauffe. Plus de peur que de mal, mais on ne peut que supputer ce qui se passerait si on testait le programme socialiste en grandeur nature, sur la France elle-même ». Certains spécialistes essaient néanmoins d’établir des hypothèses plus précises.

 

« Pour ce que l’on en sait, la gauche défend beaucoup moins la valeur travail que la droite. Son arrivée au pouvoir donnerait un mauvais signal à un peuple déjà moins travailleur que ses voisins. Comme par ailleurs « le poisson pourrit par la tête », on peut voir la France lentement glisser dans l’oisiveté, en partant du sommet de l’État. », explique Fernando Von Furstenberg, chercheur à l’Institut Supérieur Téléologique de Budapest (IST Business School) « Les ministres seront moins actifs et mettront moins la pression sur leurs collaborateurs, qui eux-même laisseront plus de liberté à l’administration. Par une sorte d’effet papillon, c’est tout le pays qui va ralentir. L’effet démultiplicateur est tel qu’on risque d’arriver, en bas de la chaîne, à des arrêts de travail complets dans les commerces et les usines, plus personne ne contrôlant plus rien. Et n’allez pas vous plaindre si votre maison est en feu et que le téléphone sonne dans le vide quand vous appelez les pompiers, parce que ces derniers sont en train de faire la sieste, ou de participer à une réunion syndicale. On a beaucoup moqué Nadine Morano qui allait si vite en voiture qu’elle renversait des piétons, mais il faut reconnaître que cela révélait également un certain sens de l’urgence de l’exercice de l’État, que l’on risque de bien vite regretter. Sans compter que les animaux sont très sensibles à l’ambiance générale chez les humains. Dans un tel climat d’indolence, les poules feront des œufs à un rythme moins soutenu, de même que les vaches avec le lait. Nous pouvons très vite nous retrouver en situation de pénurie », même si, convient-il, les Français s’agitant moins, « ils auront moins de besoins nutritionnels, et un équilibre pourra – dans un premier temps du moins – se trouver. ». Ce serait la balance commerciale qui serait la plus immédiatement exposée.

 

Faut-il pour autant craindre un « été meurtrier », comme le menace Marc-Philippe Daubresse ? On ne peut exclure une certaine forme d’exagération dans cette mise en garde, mais il ne faut pas non plus écarter trop vite cette dernière, à en croire Sergueï Pintadinho, neuro-paléontologue à l’École Pratique des Hautes Études Supérieures. « Il existe un scénario, dit du « chikungunya batave », dont les spécialistes discutent entre eux. Les gens de gauche, on le sait depuis au moins deux siècles, ont un cerveau plus petit que la moyenne, avec une plus grande zone dédiée à l’agressivité, et qui chauffe donc plus vite. L’excitation consécutive à la victoire – outre les violences qu’elle ne manquera pas de susciter – va provoquer un échauffement simultané des millions de Français antisarkozystes. » Quels en seront les effets ? Difficile à dire, mais selon Joao Hirsch-Kopff, détenteur de la chaire Claude Allègre à l’Observatoire du Mercure en Gironde (OMG), on pourrait aller vers « une élévation de 3 à 4° de la température moyenne sur le territoire, ce qui, outre la fonte accélérée des grands glaciers de Béthune et la possible montée irrémédiable du niveau de la Seine – Paris sera appelée la Venise francilienne – conduirait à d’importantes migrations d’espèces animales dangereuses en provenance du Sud, et pas seulement d’apparence musulmane. ». Un crocodile avait ainsi été appréhendé par les forces de l’ordre lors du meeting du Bourget, un avertissement dont « on aurait mieux fait de tenir compte ». Un dispositif de contrôle thermique sera mis en place par l’Observatoire pour le rassemblement de Vincennes. Mais le pire resterait à venir : nuées de sauterelles, invasions de moustiques et d’araignées venimeuses, retour de la malaria dans le sud de la France, cultures « brûlées sur pied par combustion spontanée », les pompiers ne pouvant de toute façon intervenir, « retenus par leurs RTT ».

 

« Il y a sans aucun doute un problème d’information du grand public, et cela repose de façon aiguë la question du manque de culture scientifique dans les cursus éducatifs en France, ce qui est le plus grand reproche que l’on peut adresser à Nicolas Sarkozy pour son quinquennat plutôt courageux par ailleurs », analyse Sergueï Pintadinho. Faute de connaissances suffisantes en botanique, en zoologie, en philatélie, en finances, les Français ne peuvent pas formuler un choix rationnel quant à l’élection. « Ils sont donc réduits à écouter les médias et lire les réseaux sociaux, acquis au candidat du système François Hollande, sans bien maîtriser les implications de leur vote ». Le 7 mai au matin, combien de déception ? « Hélas, à la différence du lendemain de Noël, il sera impossible de courir sur Internet revendre son bulletin de vote, ou l’échanger contre un bulletin Sarkozy. Alors réfléchissez-y tout de suite ! ».

 

Un avertissement qui ne manquera sans doute pas de susciter les commentaires sur Internet.

 

Propos recueillis par Romain Pigenel pour l’Agence de Presse Variae